lundi 27 juin 2011

Colonna coupable ?

Bien malin celui qui peut affirmer que Yvan Colonna est le tueur du Préfet Erignac.
A-t-il été mêlé de près ou de loin à cette affaire ? A-t-il su à un moment donné ce qui se préparait ? Rien ne permet de l’affirmer.

A-t-il compris immédiatement quels pouvaient être les auteurs du crime ? Il y a fort à parier que oui.  Est-ce qu’il est coupable pour ça ? A l’évidence non.

Dans cette affaire, il n’y a que les aveux en gardes à vues des conjurés qui l’impliquent. Est-ce que les aveux en garde à vue sont précis, réitérés et concordants ?


Il est utile de rappeler qu’aucune preuve matérielle ne peut être retenue contre lui, la téléphonie ne l’implique pas non plus.

Une chose certaine dans cette affaire, Yvan Colonna a opté pour une stratégie de défense qui ne peut pas lui permettre de s’en sortir. En reconnaissant, en homme intègre, être toujours un patriote Corse, fidèle a ses convictions politiques, il donne le fouet pour se faire battre.

Yvan Colonna paye très très cher l’attachement à ses idées. Les juges ont beau s’en défendre, il s’agissait bien d’un procès pour meurtre, doublé d’un procès politique. La motivation de l’arrêt du 20 juin 2011 est là pour le rappeler.


Concernant les médias, il y a quelques chroniqueurs plus attentifs que d’autre, mais la dimension de ce procès (le statut de la victime, les pressions ministérielles, la présence de nationalistes Corses) et la fuite d’Yvan Colonna (beaucoup ne pourront jamais la comprendre) annihilent l’esprit critique.

Nous recommandons vivement la lecture de cet article qui n’a rien à voir avec l’affaire Erignac mais qui donne à réfléchir.

Les éléments supposés défavorables à Yvan Colonna

L’accusation fait état d’éléments complémentaires qui, selon elle, sont de nature à emporter le sentiment de culpabilité d’Yvan Colonna. Ce serait des éléments à charge qui viennent corroborer les accusations en garde à vue.

La lettre de Pierre Alessandri à Stéphane Colonna, le frère d’Yvan


Dans cette lettre, en juin 1999, Pierre Alessandri demande à Stéphane Colonna de le pardonner, en expliquant qu’il a fait un choix humain plutôt qu’un choix militant. En expliquant qu’il était important de sortir les personnes qui n’avaient rien à voir dans cette affaire..

On peut comprendre que Pierre Alessandri et ses conjurés aient tenté de sortir leurs femmes de cette mélasse. Il était impératif d’avouer sous peine de faire courir le risque de faire condamner leurs femmes pour complicité. En effet, la plupart des conjurés ont demandé à leur femme de leur fournir un alibi en cas de besoin. Or le faux témoignage peut les rendre complice.

Mais il faut noter que les conjurés ne disculpent personne à part les femmes. Ils ne disculpent pas Marcel Lorenzoni qui est en prison depuis de long mois, ils ne disculpent pas non plus Mathieu Filidori qui a été arrêté le 19 mai 1999

En fait, à part les femmes, ils ne disculpent personne. Est-ce qu’il faut voir dans cette lettre, comme l’accusation l’indique, une preuve de plus contre Yvan Colonna ? Le doute est immense, puisque les conjurés, en réalité, ne disculpent personne.

La lettre de Jean-Hugues Colonna (Père d’Yvan) à mme Erignac, adressée le 28 mai 1999

Dans cette lettre, le père d’Yvan Colonna demande pardon à Mme Erignac : « Pour lui, pour nous, nous vous demandons pardon, ainsi qu'à vos enfants et à tous ceux à qui nous avons fait du mal. »

On n’imagine pas un instant que Yvan Colonna est pu dire à son père qu’il était impliqué dans cette affaire. Cette lettre est celle d’un monsieur profondément républicain, qui dans un réflexe humanitaire s’adresse à la famille du défunt.
Le 23 mai 1999, date de l’arrestation ratée d’Yvan Colonna, le père Jean-hugues est entendu par la police. Il indique que son fils était avec lui et sa sœur le soir du 06 février 1998, jusque 20h environ à Cargèse. Les policiers lui disent qu’ils ont la preuve de la culpabilité de son fils, et le menace de le déférer si il maintien ce témoignage.. On peut raisonnablement penser que le père ait été pris d’un doute. Lui qui n’a jamais remis en question les institutions de la république. On peut raisonnablement penser que la fuite d’Yvan Colonna, son fils, a du le torturer au point de faire naître un doute pesant. Ce réflexe d’humanité est plus celui d’un homme intègre que celui d’un homme qui veut protéger son fils contre vents et marées. Ce réflexe, d'un homme honnête, est, selon nous, de nature à valider son témoignage selon lequel son fils était bien avec lui et tante Josette jusque 20h environ. Notons d’ailleurs que ce n’est pas suffisant pour fournir un alibi à Yvan Colonna, puisqu’en partant de Cargèse à 20h, il est possible de se rendre à ajaccio pour 21h. Il faut en effet sensiblement 1h de route pour rejoindre Ajaccio.  D’ailleurs, au moment Jean-Hugues Colonna indique aux policiers,  le 23 mai 1999, qu’Yvan était avec eux jusque 20h, il ne connait pas le contenu des aveux des conjurés qui auraient très bien pu dire qu’ils étaient parti de Cargèse à 20h.

Toutefois, si Yvan Colonna était dans sa famille jusque 20h, environ, il n’a pas pu partir avec Maranelli et Alessandri vers 17h30 en direction d’Ajaccio.

 

La lettre Yvan Colonna à Pierre Alessandri, apparue miraculeusement au cours du troisième procès

En supposant que ce soit bien un courrier rédigé par Yvan Colonna, ce que l’intéressé nie, adressé à Pierre Alessandri qui nie en avoie été le destinataire.

Ce courrier révélé à l’audience au cours du troisième procès, en fin de journée, un vendredi vers 22h est de nature à favoriser le questionnement. Un avocat le tend à Yvan Colonna qui a juste le temps de dire, c’est mon écriture, avant d’être emmené par les gendarmes.
Durant le week-end, trois de ses avocats pensent pouvoir expliquer le contenu du courrier. Le lundi suivant, à la reprise de l’audience, les avocats indiquent que c’est un faux. Me Beuadelot, avocat des parties civiles dit : « Hier matin le silence d’Yvan Colonna était assourdissant, poursuit-il. Comment n’a-t-il pas dit dès lundi que ce document était un faux. Ce document montre ce qu’est la personnalité d’Yvan Colonna, ce qu’a été son rôle. Il nous rappelle que le tueur c’est lui. »
Or ce pénaliste sait fort bien qu’en matière de procédure pénale, le fait de parler du fond avant de purger la forme interdit ensuite toute contestation. C’est ce que l’on appelle un coup bas.

Concernant la forme, M. Christian Lothion, le directeur central de la police judiciaire, entendu le mardi 31 mai indique avoir reçu un coup de fil, au cours de la matinée, d’un informateur (dont il ne souhaite pas révéler l’identité) qui le prie de le rejoindre non loin de la place Beauvau afin de lui remettre un document. Cet informateur lui remet la photocopie, rédigée en Corse, dont il ne comprend pas un mot. Il décide néanmoins, dès 14h le jour même, de la faire suivre au juge Stephan, président de la cour d’assise spécialement composé qui juge Yvan Colonna pour la troisième fois.  Cet empressement, sans aucune vérification, est de nature à jeter un doute sur la méthodologie. Il ne s’agît pas d’un jeune inspecteur, mais du directeur central de la police judiciaire en personne..

Questionné par la défense, Le DCPJ, M. Christian Lothion, s’explique. Non, il n’a jamais eu l’original entre les mains ; non, il n’a « aucun renseignement sur le cheminement de ce document » et il assumera « si c’est un faux ». Autant d’ignorances - ou de contrevérités ? - qui permettent à Me Philippe Dehapiot, également conseil d’Yvan Colonna, de plaider avec calme et fermeté, la non recevabilité de la pièce. « La preuve pénale doit respecter le principe de loyauté, souligne l’avocat pour lequel la procédure et la jurisprudence n’ont aucun secret. Nous demandons à la cour d’assises d’écarter cette pièce car elle a été apportée par un fonctionnaire de police soumis à l’obligation de loyauté. L’élément a été recueilli dans des conditions irrégulières » conclut-il.

Après que la cour ait décidé de verser ce document providentiel au dossier, Me Dupont-Moretti, avocat d’Yvan Colonna demandera à la Cour de recevoir également une lettre qu’il aurait reçu d’un mystérieux informateur qui dit exactement le contraire de la lettre fourni par le DCPJ. Il entend ainsi démontrer qu’il est possible de faire dire ce que l’on veut à une photocopie réalisé à partir d’un montage numérique.

Le courrier remis par le DCPJ, attribué à Yvan Colonna, à priori destiné à faire pencher l’opinion publique en faveur d’une condamnation ne prouve rien pour autant. Ni concernant la participation d’Yvan Colonna à l’attentat de la gendarmerie de Pietrosella, ni à la participation du meurtre du Préfet Erignac, encore moins sur le fait que ce soit Yvan Colonna le tueur.


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Les ratés de l’enquête

Ce n’est un secret pour personne, des membres de ce groupe n’ont jamais été arrêtés. Qu’est-ce qui nous permet d’affirmer ça ?

En premier lieu, l’attentat de Strasbourg le 04 septembre 1997, revendiqué par le groupe, n’est pas l’acte des membres arrêtés, qui reconnaissent eux avoir perpétré l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella le 05 septembre 1997. Pour être exact seuls quatre membres reconnaissent leur participation à l’attaque de la gendarmerie (Ferrandi, Alessandri, Ottaviani, et Versini).

En second lieu, une empreinte digitale a été retrouvée sur le scotch qui a servi à bâillonner un des gendarmes. Cette empreinte n'appartient a aucun membres arrêtés du commando, n'appartient pas aux gendarmes, ni à un de leurs proches.  L’auteur de cette empreinte n’a jamais été identifié.
Cet élément est d’autant plus important que le dossier d’accusation fait état de 5 personnes le soir de l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella. Si on ajoute le propriétaire de cette empreinte aux quatre personnes qui ont reconnu leur présence, nous avons les cinq. Or, en 2011 (comme pour les deux premier procès), Yvan Colonna a été également reconnu coupable concernant Pietrosella. Fait inédit, la Cour à motivé son verdict, elle attribue le rôle de guetteur à Yvan Colonna en indiquant qu’il faisait partie des cinq.

L’audition des membres du commando, au cours des trois procès Colonna, révèle également que des membres impliqués n’ont pas été inquiétés ou arrêtés.

Très bien, me direz vous, mais le fait que certaines personnes n’aient pas été inquiétées n’exonère pas Yvan Colonna. C’est exact dans le principe, mais ne serait-ce que pour la gendarmerie de Pietrosella nous nous rendons compte, sous réserve d’arrêter le nombre à cinq intervenants, que l’empreinte non identifiée exclue de facto Yvan Colonna de ce théatre d’opération.

Afin d’en terminer avec Pietrosella, ajoutons que, concernant cette opération, seuls Joseph Versini et Pierre Alessandri ont donné un rôle à  Yvan Colonna en Garde à vue. Il est établi (confirmés par les dires des gendarmes séquestrés) qu’il y avait deux groupes que nous nommeront A et B. Versini dit être dans le groupe A, Alessandri dans le groupe B. Or chacun d’eux place Colonna dans l’autre groupe… Si Colonna n’est ni dans le groupe A, ni dans le groupe B, ou est-il ?

Yvan Colonna ne fait pas partie des cinq, n’est présent dans aucun groupe.. ajoutons que :
- Deux témoins reconnaissent l’avoir vu ce soir là à Cargèse, situé à 1h30 de route de Pietrosella..


- Lors de la reconstitution de l'attentat contre la gendarmerie, Joseph Versini, le seul a accepté la reconstitution ne donne aucun rôle à Yvan Colonna. Le juge Thiel ne le relève pas.. Fait confirmé lors de son audition au premier Procès Colonna en 2007.


http://www.lefigaro.fr/actualites/2007/12/04/01001-20071204ARTFIG00736-ce-quyvan-colonna-reproche-aux-membres-du-commando.php

Yvan Colonna fait l’objet d’un mandat d’arrêt dès le 23 mai 1999


Un autre fait troublant dans la procédure, le fait que Yvan Colonna ai fait l’objet d’un mandat d’arrêt dès le 23 mai 1999. La règle en l’espèce est le mandat d’emmener.

La différence semble minime mais elle est d’importance. Les instances adressent un mandat d’arrêt lorsque la personne visée n’a pas d’adresse connue. Or juridiquement la différence entre les deux mandats être capitale. Dans le cas d’un mandat d’emmener, le prévenu peut être confronté à d’autres personnes, en l’occurrence ses accusateurs. Dans le cadre d’un mandat d’arrêt, aucune confrontation n’est permise. On peut se demander pourquoi les juges de la section anti-Terroriste optent pour cette solution. La vérité est-elle déjà si établie qu’il n’est pas nécessaire de la vérifier ?

La disparition des notes du Préfet Erignac


Personne ne fait plus allusion à la disparition du Journal du Préfet Erignac. Cette disparition a eu lieu dans la nuit du meurtre.. D’après le journaliste Alain Laville Mme Erignac s’en était largement inquiété dans son premier le PV d’audition..

S’agît-il d’un élément secret dans l’affaire dont seul Alain Laville serait au courant ? Plus personne n’en parle depuis. Est-ce vrai ou faux, difficile de le dire.

Aucun témoin oculaire de la scène du crime ne reconnait Yvan Colonna

Jean Pierre Versini, un enseignant de 61 ans, qui remonte la rue d'un pas pressé, peu de temps avant le préfet, a remarqué deux hommes qui attendent au niveau de l'impasse. Il décrit les personnes avec précision, le premier, « longiligne et sec, coiffé d'une casquette» avec un nez crochu,  et le second « plus petit et grassouillet ». A l'audience, il ne reconnait pas Yvan Colonna.

Ni Marie-Ange Contard, le témoin principal de la scène, ni Joseph Colombani, l’organisateur de la soirée, ne reconnaissent Yvan Colonna.
                              

Le second, Joseph Colombani, donne suffisamment de détails de la scène et du déroulé mais son témoignage n’est pas retenu lorsqu’il dit ne pas reconnaitre Yvan Colonna. En 2009
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/02/26/01016-20090226ARTFIG00004-colonna-les-temoins-du-crime-ne-reconnaissent-pas-l-accuse-.php

Cité par les parties civiles, Mr Colombani aura droit à une remontrance assez verte de la part du parquet, de Me Lemaire, avocat des parties civiles.. qui semblent lui reprocher de ne pas avoir été dans le sens souhaité.
http://phmadelin.wordpress.com/2009/02/26/justice-colonna-temoins-a-charge-contre-parties-civiles/

Marie-Ange Contard, a elle vu le tireur à 2m (une voiture garée les séparent). Elle est formelle, ce n’est pas Yvan Colonna, elle ne reconnait pas les traits du visage de celui qu’elle a vu ce soir la. Elle dit que ses problèmes avec les enquêteurs ont commencés en 2001, lorsqu'elle affirme ne pas reconnaître Yvan Colonna. Elle n'a jamais varié dans son témoignage. Le plus troublant, lorsque Colonna est arrêté en 2003, Marie-Ange Contart n'est pas confrontée à lui "pour le reconnaitre ou au contraire l'exclure". Les juges d’instruction attendent mars 2005 pour organiser un tapissage, comme si la vérité du dossier était « la vérité » et que rien ne devait la perturber.


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Qui en veut à Yvan Colonna ?

Nous l’avons vu, le nom d’Yvan Colonna apparait dans la note Bonnet du 10 décembre 1988, ou il est soupçonné d’être l’assassin du Préfet Erignac. Mais comment le préfet Bonnet pourrait-il soupçonner Y Colonna, si ce n’est via son informateur, au fameux  nom de code « Corté » ?

« Corté » est semble t-il un nationaliste repenti. Dans les faits, il est autorisé de se poser la question sur les intentions de ce fameux Corté dont le Préfet dira d’ailleurs, que rien ne lui permet de dire qu’il n’a pas été rémunéré par des fonds secrets.
Corté est le messager du groupe FLNC Canal Historique, ceux la même qui ont décidé de sacrifier les membres du commando. Ce sacrifice peut paraître incompréhensible au non initié, mais ce n’est pas le premier dans l’histoire du mouvement nationaliste (Cf l’affaire de Spérone http://archive.investigateur.lu/news/articles/article_2004_01_31_forme.html).
Certains chefs que l’on peut soupçonner d’être plus intéressés par les affaires que la défense de la cause, sont en réalité au contact permanent des RG pour les uns, du pouvoir (via les ministres de l’intérieur) pour les autres. Pour tirer parti du processus de Matignon en gestation depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir, pour que celui-ci aboutisse, ils savent qu’il est nécessaire de faire un geste. Au surplus, rappelons que les membres du commando sont en rupture avec les instances dirigeantes du mouvement. Le « sacrifice » permet de se débarrasser d’eux en même temps qu’il permet d’éteindre les velléités de scission que pourraient nourrir d’autres groupes.

Pour que les membres du commando « acceptent » ce sacrifice, plusieurs conditions sont réunies. Il faut leur offrir des garanties de soutien (avocats, soutien financier des membres et des familles) et allumer un contre feu en faisant porter la responsabilité la plus lourde à quelqu’un d’autre. Yvan Colonna a le profil idéal. Il est le fils de Jean-Hugues Colonna, ancien député, ancien Mr Corse au Ministère de l’intérieur ou il a encore des entrées, Il est le beau frère de Joseph Caviglioli (un temps proche du groupe opposant du Canal Habituel dissous depuis, il a reformé un groupe), c’est un idéaliste « pur et sincère » (ce n’est pas un jugement de valeur mais une constatation).. Il y a peut-être d’autres raison que nous ignorons..

Force est de constater que le nom d’Yvan Colonna, désigné comme l’assassin potentiel est introduit pour la première fois, non par les policiers, ni par les membres du commando, mais par des nationalistes. Par ceux qui tirent les ficelles depuis le début, les véritables manipulateurs, ceux qui ont manipulé le groupe des anonymes, ceux qui ont sacrifié le groupe et qui ont décidé de faire de Colonna le tueur.

Détail singulier, les membres du commando ont pour avocats des personnes proches de Charles Pieri, alors que Yvan Colonna à des avocats (trois avocats sont corses) réputés proches de leurs frères ennemis du Canal Habituel, ou de la vitrine légale de ce mouvement le MPA.


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Le malaise


L'ancien berger de Cargèse est le seul accusé dans ce dossier contre lequel l'enquête ne peut opposer aucun élément matériel. Ni téléphonie – pourtant la pierre angulaire de l'édifice policier, la DNAT ayant pu mettre à mal les alibis du commando grâce à la géolocalisation de leurs téléphones portables – ni ADN ou empreintes digitales, ni reconnaissances par des témoins oculaires. L'implication d'Yvan Colonna repose uniquement sur les aveux des conjurés durant leurs gardes à vue en mai 1999. La question légitime est pourquoi ? Pourquoi les conjurés le mette t-il en cause ?


Il ne s’agît pas d’un crime ordinaire, mais du crime ignoble d’un préfet de la république, lâchement assassiné auquel ses assassins n’ont laissé aucune chance. Soyons clairs, rien ne peut justifier l’assassinat d’un homme, encore moins de cette façon.

Sans chercher aucune excuse aux auteurs, nous ne sommes pas dans le cadre d’un crime de droit commun, mais bel et bien d’un crime politique, assimilé à un acte terroriste et jugé comme tel devant une cour d’Assise spécialement composée, créé en 1986 pour réprimer les actes terroristes.

Cette dimension politique ne peut être écartée si on veut comprendre ce qui se passe dans cette affaire.

Tout ce qui suit est simplement un filtre de lecture pour comprendre entre les lignes les véritables enjeux de ce procès. Je ne détiens pas la vérité sur la participation de qui que ce soit, sur la culpabilité ou l’innocence de qui que ce soit. Mes propos sont simplement le fruit d’une analyse.

La plupart des observateurs qui tentent de comprendre cette affaire font preuve d’ethnocentrisme. Il n’est pas possible de comprendre quoi que ce soit si on élude le côté politique de cette affaire. Ce n’est pas un crime de droit commun.. Les membres du commando ne sont pas de simples citoyens, mais des personnes qui défendent, aujourd’hui encore une cause.

Que ce soit Versini, Maranelli ou Ferrandi, ils n’ont pas réellement l’intention de “sauver” Yvan Colonna. C’est une des raisons pour laquelle ils ne donneront aucun détail. L’autre raison tien au fait qu’ils n’ont pas agît seuls dans leur coin. Ils se sont fait manipuler par plus fort qu’eux.

Ces gens sont toujours des militants, et considèrent que la cause vaut bien le sacrifice de quelques vies (celle du Préfet, et celle de Colonna). Les histoires de luttes nationales sont remplies de sacrifices d’innocents. Que vaut la vie d’un homme au regard de la cause ?

En disculpant Colonna, sans le faire réellement, ces gens ont pour but de continuer le combat, de réveiller les consciences du nationalisme Corse et attirer des jeunes Corses. Ce procès leur procure une tribune inespérée.

Ils l’ont avoué sans détour, l’assassinat du Préfet Erignac avait pour but de créer un électrochoc dans le mouvement nationaliste. Il devait ressouder le mouvement qui allait être attaqué de toute part par l’état. Ils ont également avoué l’échec de cette tentative, qui n’a servi à rien. Le meurtre d’innocent ne fait pas partie de la doctrine du mouvement nationaliste Corse, d’ou l’échec.

Pour eux, la victimisation de Colonna, est l’assurance de ne pas être oubliés. La condamnation d’un innocent par le pouvoir, dans un “procès d’état”, peut au contraire permettre d’atteindre le but qu’ils s’étaient fixés.

Corte, le fameux informateur du Préfet Bonnet, disait d’eux : ” Ils sont très forts. Ce sont des joueurs d’échecs qui ont toujours plusieurs coups d’avance”

Mais pourquoi Colonna me direz vous ?

Entre le meurtre du préfet et l’arrestation du commando, plus de quinze mois se sont écoulés.. Ce qui laisse largement le temps de réfléchir.
A cette époque, le processus de Matignon est en gestation. Les membres du commando ont pu élaborer un plan qui pourrait les faire amnistier en cas de problème.

En 1999, Colonna à la triple particularité d’être :

- Le fils de Jean-Hugues Colonna (ex Mr Corse à l’intérieur dans un gouvernement de Gauche -> Il ne s’est pas fait que des amis dans le mouvement nationaliste). Ses relations peuvent servir..

- Le beau frère de Joseph Caviglioli, une personnalité du mouvement nationaliste.

- Une figure du mouvement (ex membre du comité exécutif de la Cuncolta du temps de Pierre Poggioli).

Il parait évident qu’il présente toutes les caractéristiques, mieux que personne d’autre, pour être le soldat qui va “soulever du monde” pour leur venir indirectement en aide en cas de pépin. A dessin, provoquer l’électrochoc attendu..

D’ailleurs, l’amnistie des prisonniers politiques a été évoquée durant le processus de Matignon. Ce que n’avait pas prévu ces gens, c’est la réaction de Mme Erignac, qui s’en est offusquée dans la presse (elle a d’ailleurs été reçue a Matignon peu de temps après), ce qui a fait reculer Jospin, 1er ministre de l’époque. Mme Erignac était et est toujours soutenue par les énarques (le vrai pouvoir dans ce pays).


http://www.ina.fr/media/entretiens/video/1777694005013/duplex-dominique-erignac.fr.html


En 2007, lors du premier procès, Maître Gilles Simeoni a directement mis en cause l’avocat Maître Stagnara qui est intervenu lors de la garde a vue des membres du commando, en indiquant que bizarrement les prévenus avaient tous accouchés le nom de Colonna après avoir vu cet avocat. Me Stagnara a des liens très étroits avec le Mouvement nationaliste dirigé par Charles Pieri. Une mise en cause pour le moins inhabituelle, qui n’aurait pas lieu d’être sans fondement..
N’est pas anodine la question de Yvan Colonna à Joseph Versini
« et toi tu ne dis rien à ton avocat, tu ne lui dit pas que je n’y suis pour rien…. »


Mais le malaise ne s’arrête pas a ces considérations politiques..

Yvan Colonna inconnu avant l’arrestation des membres du commando ?


A la question légitime du « Pourquoi » les conjurés mette t-il en cause Yvan Colonna on peut ajouter : Pourquoi certaines personnes chargées de l’enquête mentent à la barre, sous serment ?

Au dire des personnes en charge de cette enquête, Roger Marion et les juges de la section anti-Terroriste, le nom de Colonna leur était inconnu avant la révélation en garde à vue par les membres du commando et leurs épouses. Or visiblement la vérité est tout autre si l’on en croit Gérard Zerbi (patron du raid en 99) qui indique, dans le livre « Place Beauvau » que « le citoyen de Cargese aurait pu être arrêté au printemps 1999, si le Raid n’avait pas été écarté du dossier… ».

Guerre des polices ? Divagation d’un policier qui voudrait se venger ?
Cela semble peu vraisemblable si on se réfère à la note du Préfet Bonnet, rédigée le 10 décembre 1998 (la première du 16/11/98 n’ayant pas été suivie d’effet) contredit cette thèse.

Le 10 décembre 1998, le préfet récidive. Il fait taper une nouvelle note, cette fois par sa secrétaire, en un seul exemplaire, qui signale à nouveau que Ferrandi est «un élément capital pour l'enquête» et le vrai patron du groupe. Le préfet fait noter qu'il s'est trompé: l'assassin d'Erignac serait Yvan Colonna, et non son frère Stéphane comme il l'avait mentionné dans la note précédente. Il explique que Castela, Ferrandi et quelques autres se sont réunis le 19 août chez la soeur de Ferrandi à Ajaccio; les policiers avaient bien suivi Castela jusqu'à l'immeuble, mais n'avaient pas découvert l'appartement. Suit un paragraphe sur les motivations des nationalistes. Bonnet remet sa note le lendemain au ministère de l'Intérieur et au procureur, avec qui il a un nouvel entretien, et qui transmet ces éléments au juge Bruguière. Le juge ne s'en émeut guère, d'autant qu'il ne sait pas comment le procureur a obtenu ces éléments, et tous ces noms ne lui disent d'ailleurs rien.


Pourquoi des hauts fonctionnaires auraient menti lors de leurs auditions, sous serment ? Y a t-il une raison ? Pourquoi prendre ce risque ?


Ces hauts fonctionnaires ajoutent de go que les gardes à vues ont été étanches (ce qui est normalement la règle, du moins dans les textes).

Il n’est pas rare que certains prévenus, que tout accuse, soient relaxés sur des erreurs de procédure… Or, dans cette affaire, a part les gardes a vues, rien n’accuse Yvan Colonna.

En 2007, Stéphane Durand-Souffland chroniqueur judicaire émérite du figaro,  relate une explication de Yvan Colonna :

« Le nom de Colonna n’apparaît pas au hasard. Eric Tessier [ancien capitaine de la Division nationale antiterroriste (DNAT)] l’a dit ici : pour lui, Colonna, Alessandri et Ferrandi, c’était comme les trois doigts de la main. Ce sont ces trois noms qu’on a proposés à Didier Maranelli lors de sa garde à vue. M. Tessier nous a décrit, mon frère et moi, comme des militants du FLNC-Canal historique : nous le réfutons totalement. ».

Ces propos trouvent leur justification (relayés par Bastien Bonnefous)

D'autres enquêteurs ont déclaré sous serment l'exact contraire. Pour Eric Teissier, ancien de la DNAT désormais en poste à la police judiciaire de Caen, Yvan Colonna faisait carrément partie d'une «liste d'objectifs d'interpellations». «Policièrement parlant, Yvan Colonna faisait partie des objectifs sensibles, on en parlait», s'est souvenu le policier, ajoutant que l'objectif Colonna a subitement disparu quelques jours avant les arrestations. «Ce nom courait, à un moment donné il n'a plus couru, je m'en étonnerai toujours», a-t-il expliqué, précisant que «le seul qui décidait, c'était le chef Marion».
Déclarations confirmées par un second enquêteur, Jean-Pierre Stebel, capitaine de police dans les Alpes-Maritimes et ancien de la DNAT. Lui aussi a assuré que «Colonna était initialement prévu dans les objectifs, mais il en a été retiré». Pour quelle raison? L'enquêteur se risque à évoquer de «possibles instructions politiques, du ministère (de l'Intérieur) ou au-delà», sans plus de précisions. Une chose est sûre, selon lui : à l'époque, Roger Marion était le patron omniscient de la DNAT, «un service dans lequel on n'avait pas le droit de penser».

Jean-Pierre Colombani, ancien officier des RG en Corse, dit, comme il l'avait déjà fait devant la commission d'enquête parlementaire en 1999, devant la cour, "en décembre 1998, déjà, il y avait dans ce service, des policiers qui pensaient que Colonna était l'assassin"
http://www.slate.fr/story/39325/proces-colonna-polyphonies-corses

Quand Mme Laurence Levert, Juge à la section anti-Terroriste, co saisie de cette affaire, se prend les pieds dans la moquette.. lors de son audition en 2009.

Pourquoi certaines pièces ont-elles été écartées du dossier ?


La défense réclame depuis le début de l’affaire les PV des fameuses écoutes et surveillances réalisées sur les frères Colonna à partir de Décembre 98. Selon certains officiers des RG (Jean-Pierre Colombani), ils étaient surveillés H24. Propos confirmé par d'Amaury de Hauteclocque, ancien patron de l'unité d'élite) les Colonna ont été également pistés «H 24», soit 24 heures sur 24, par le Raid. Les frères Colonna ont d’ailleurs retrouvé des balises GPS sous leurs voitures (on apprendra que les gendarmes avaient eux aussi placés une balise GPS), qu’ils se sont amusés à exhiber dans leur village. On peut se demander si des personnes qui ont quelque chose à se reprocher se feraient remarquer en exhibant des balises policières retrouvées sous leur voiture ?

En 2007, le Juge Mme Levert affirmait (sauf erreur de notre part) que ces écoutes n’existaient pas. En 2009, ces Pv sont apparus alors que la défense et Yvan Colonna avaient quitté les débats. En 2011, le N° 1 de la police en France (Mr Pechenard) fait savoir à la cour que les écoutes ont été détruites.

Elles ne prouvent peut-être rien ces écoutes, mais alors pourquoi ne pas les avoir versées aux débats ? Pourquoi les avoir dissimulées ?


L'absence de ces écoutes est d'autant plus problématique que l'accusation se sert de leur contenu pour affirmer que des échanges de coups de fils ont lieu entre les conjurés.

Par ailleurs, les gardes à vues prétendument étanches ont pris l’eau. La défense fait remarquer à la cour que le PV de garde à vue de martin Ottaviani est la copie conforme d’un autre PV, à la faute d’orthographe près. Les concubins Maranelli ont pu se parler avant d’accepter de faire leur déposition, idem pour les époux Ferrandi. Madame Hubert-Balland, compagne de Joseph Versini indique qu’on lui a tendu le PV d’Alessandri avec la liste des noms en haut à droite (Ce qu’elle confirmera, quelques jours après, à sa fille lors d’une conversation téléphonique placée sur écoute).

Il est difficile de dire que ce sont les policiers de la DNAT qui ont introduit le nom d’Yvan Colonna, néanmoins il n’est pas interdit de se poser la question.. Sinon pourquoi certains auraient-ils menti  à la barre sous serment ?

Quelque chose ne tourne pas rond. Dans la première partie de ce document, on apprend que le commando aurait volontairement impliqué Yvan Colonna, puis dans la deuxième partie ce serait les policiers qui auraient introduit le nom d’Yvan Colonna.. La question que nous sommes en droit de nous poser est : Est-ce contradictoire ?


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Pourquoi Colonna Prend t-il la fuite si il est innocent ?

En toute logique, une personne qui n’a rien à se reprocher et qui a confiance dans la justice de son pays devrait se rendre immédiatement. Enfin, cette logique est probablement celle de ceux et celles qui, comme moi, n’ont jamais eu de problème graves avec la justice. Pour se rendre immédiatement, il faut avoir une confiance absolue dans le système. Or en Corse nombre de nationalistes ont été emprisonnés de longues périodes avant d’être relachés. On citera ici les Cas de Marcel Lorenzoni qui a été détenu 18 mois dans cette même affaire avant d’être relaché faute pour la DNAT de pouvoir le relier à l’affaire.

En 2007, lors de son premier procès Yvan Colonna donnera l’explication suivante :
« Je suis désigné, montré du doigt. Je suis recherché par toutes les polices de France. »
« J'étais abasourdi, je ne savais même plus où j'étais, où donner de la tête », se souvient-il. « J'ai perdu quatre ou cinq kilos en deux jours. » L'anonyme croisé en chemin l'a alors « recueilli », le temps de mûrir une décision.

Colonna « pèse le pour et le contre ». D'un côté, il concède : « J'ai un gros passif en tant que nationaliste corse. » De l'autre, il y a « l'affaire du siècle » et tout ce que cela implique. « C'est la cause sacrée, insiste-t-il. Il y a une obligation de résultat. » C'est peu dire que « le pour » ne pèse pas lourd.

Il rappelle ensuite « le contexte de l'époque, des dizaines de personnes arrêtées, transférées à Paris, incarcérées pendant des mois sans savoir pourquoi ». Comme les 42 mis en examen de la « piste agricole », par exemple. Colonna livre alors la vraie raison de sa fuite :
« Je constate qu'il y a des gens qui crient leur innocence et qui pourrissent en prison. Moi, je suis innocent et je ne veux pas aller en prison. J'ai eu le sentiment que je n'aurais pas eu le droit à quelque chose d'équitable. »

En 2011, lors du troisième procès, il admet que cette fuite est de nature à jeter le doute, mais il fait observer que sa première impression est fondée puisque depuis son arrestation, personne ne veut le croire.. que ses deux premiers procès ont confirmés qu’il n’avait pas eu droit à un procès équitable et qu’il moisi en prison depuis 8 ans alors même qu’il est étranger à cette affaire et innocent.

Convenons du fait que cette fuite ou prise de recul est de nature à jeter un doute, mais convenons aussi qu’elle ne prouve rien. La peur est un sentiment qui n’a pas toujours d’explication. Aussi, force est de constater que les doutes ne lui profitent guères, que son premier sentiment, concernant le refus du droit à un procès équitable, était fondé.

Voir ci-dessous les rapports de la fédération internationale des ligues des droits de l’homme
Premier procès en 2007 : http://www.fidh.org/IMG/pdf/fr491f.pdf

Les gardes à vues des membres du commando et de leurs épouses

Les accusations en garde à vue


L’essentiel du dossier d’accusation repose sur les aveux obtenus lors du placement en garde à vue des membres du commando et de leurs épouses. Même si les aveux ne sont pas considérés comme des preuves, ils suffisent à emporter l’intime conviction des juges, qui les considèrent précis, réitérés et concordants. A vous de juger.

Eléments à charge
Analyse
Mise en cause d’Yvan Colonna par les membres du commando des anonymes et de leurs épouses.
Les contradictions relevées
Mr MARANELLI (le plus bavard)
- Indique qu’une séance de repérage a été effectuée la veille en compagnie de Pierre Alessandri et de Yvan Colonna
Au cours de cette séance de repérage, la voiture conduite par Alessandri est percutée par l’arrière par Valérie Mariani (étourdie par une conversation téléphonique). Un constat est établi.. Interrogée elle dit n’avoir vu qu’une personne ce soir là : Pierre Alessandri
- Indique déduire que c’est Yvan Colonna qui est le tireur, parce qu’il l’aurait conduit, dans l’après midi, à un appartement, dans Ajaccio, pour récupérer l’arme.
Les autres conjurés indiquent avoir récupéré l’arme à Baléone, au Hangar Hertz, vers 18h*. Alessandri dit avoir remise l’arme du crime à Colonna a ce moment là.
- Indique que des réunions conspiratives se seraient tenues sur la propriété des Colonna, à Cargèse
Il est le seul à le mentionner, les autres ne l’évoquent pas du tout. Ils évoquent, au contraire  des réunions à la Distillerie (chez Alessandri), a Cristinacce (Chez Joseph Versini) et à Baléone (Chez Hertz dont Alain Ferrandi est le responsable local)
Pierre Alessandri
- dit avoir remis l’arme du crime à Colonna crime à Colonna vers 18h au hangar de la société Hertz à Baléone.
Cela ne cadre pas avec l’affirmation de Maranelli qui dit que Colonna a récupéré l’arme du crime dans un appartement à Ajaccio au cours de l’après midi (en février il fait nuit à 17h30)
Dit que le commando (trois personnes : Ferrandi, Alessandri et Colonna) était en train de repartir, en descendant la rue que le Préfet remonte, au moment ou ils ont croisé le préfet, Lui aurait continué et entendu claquer 2 coups de feu tirés par Colonna. Il se retourne et voir le Préfet à terre.
-         Ferrandi n’était pas sur les lieux. Mr Agnel, expert en téléphonie, situe Ferrandi à 20h43 au niveau de Maranelli, posté en face de la préfecture à environ 600 m de la scène du crime. En supposant que celui-i se déplace vers la scène du crime, il serait alors à 200 m à 21h05, au moment ou le préfet se fait assassiner.
-         Le tireur à tiré 5 fois (nombre de douilles retrouvées sur place). Entre le troisième et le quatrième, l’arme s’est enrayée. Le tueur a tapé sur la crosse, extrait le chargeur et réarmé.
Mme Jeanne Finidori (Ex ferrandi)
Indique avoir vu son mari Alain Ferrandi rentrer chez eux à 21h30 en compagnie de Alessandri et Colonna. Ceux-ci auraient tiré les rideaux. Et auraient dormi chez elle. Alessandri et Colonna seraient restés jusqu’au lendemain en fin de matinée (vers 11h)
Mme Valérie Dupuis indique avoir vu Yvan Colonna à Cargèse (à une heure de route) le lendemain matin, le 07 février, à l’heure du café, vers 7h30.
è    Comment Colonna peut-il être en même temps à ajaccio et à Cargèse, deux localités distantes d’une heure de route ?
è    La téléphonie révèle que Ferrandi aurait passé un coup de fil à Colonna vers 11h suite à un appel de Stéphane Colonna. Pourquoi aurait-il appelé Yvan Colonna si Y.Colonna était à Ajaccio chez Ferrandi ?
Mme Valérie Dupuis (compagne de Maranelli)
- Dit avoir vu son compagnon prendre leur véhicule, avoir retiré le siège bébé afin de se rendre à ajaccio le 06 février.
- Dit avoir vu Yvan Colonna à Cargèse le lendemain matin, le 07 février, à l’heure du café, vers 7h30. il serait venu discuter avec son compagnon (à voix basse)

Si Yvan Colonna était à ajaccio, chez les Ferrrandi jusque 11h, comment a-t-il pu passer chez les Maranelli (à Cargèse, soit à une heure de route) à 7h30 ? (certaines versions disent 9h)
Mme Alessandri
- Dit avoir vu son mari partir vers 17h30 de Cargèse en compagnie d’Yvan Colonna et d’autres personnes qu’elle ne connait pas.
Maranelli habite Cargèse, comme mme Alessandri, comment ne le reconnait-elle pas ?
Elle dit avoir récupéré son mari le lendemain matin vers 10h chez les Ferrandi à Ajaccio (exactement à Alata, à 10 mn d’ajaccio). A cette occasion, elle a été surprise de voir Yvan Colonna
-         Pourquoi est-elle être surprise si  Yvan Colonna est parti la veille avec son mari ?
-         Si le groupe est parti vers 17h30 de Cargèse, il lui était impossible d’être à Baléone (très proche banlieue d’ajaccio) à 18h pour que Yvan Colonna récupère l’arme.
-         Si Yvan Colonna est bien parti de Cargèse avec Alessandri à 17h30, comment Maranelli a-t-il pu le conduire dans l’après midi, à ajaccio récupérer l’arme du crime dans un appartement ?
Mme Hubert Balland (Compagne Joseph Versini)
Le compagnon Joseph Versini, malade ce soir là, n’a pas assisté au meurtre du Préfet. Elle n’a donc vu personne ce jour là mais est interrogée sur le fait de savoir si Yvan fait partie du groupe.
- Dit avoir accepté les thèses policières à partir d’un PV tendu par l’officier de police, PV sur lequel figurent les noms des personnes. Elle cite les même.
Mme Hubert Balland est relachée à l’issue de la garde à vue, conduite chez le juge Burguière, pour répéter ses aveux, sans savoir qu’elle est libre et n’est pas obligée de se rendre à l’audition chez le juge en ce dimanche après-midi. Elle répète ce qu’elle à dit en garde à vue.
Mise sur écoute, elle révèle a sa fille ce qui s’est passé ce jour la en Garde à vue et lui indique qu’un officier lui a tendu le PV de GAV de Pierre Alessandri, que les noms étaient inscrits en haut à droite, qu’elle a été obligée de répéter ce qui lui était demandé.


Lors d'un des procès, à la barre, le Commissaire Philippe Frizon, membre de la DNAT présent lors des Gardes à vues,  concède que les propos de Didier Maranelli ont été cités à Pierre Alessandri et que Martin Ottaviani et Joseph Versini, interpelés le lendemain ont eu connaissance de la citation de Yvan Colonna par les premiers gardés à vue.

Nous laissons ici le lecteur seul juge de la précision et de la concordance des aveux..

Le 23 mai 1999 à 6h, la police se rend chez Yvan Colonna qui est parti récupérer ses chèvres égarées dans la montagne. Selon lui, il n’aurait décidé de « prendre du recul qu’à partir du 26 mai en découvrant la première page de France soir qui titre sur sa photo « Wanted Tueur de Préfet ». Ce journal lui aurait été montré par une connaissance à Vico, alors qu’il redescendait de la montagne par la route. Yvan Colonna décide alors de prendre du recul. Ce recul durera quatre ans. Il sera arrêté le 03 juillet 2003 dans une bergerie d’Olmetto (Corse du sud).


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