Avertissement L’auteur de ce document ne prétend pas connaitre la vérité sur cette affaire. Il a suivi, comme beaucoup de personnes, les différents procès et pris le temps de lire à peu près tout ce qui a été publié sur cette affaire, quasiment dès le début de l’enquête. Les prises de positions sont le fruit d’une analyse qui se veut la plus neutre possible. L’auteur réfute toute appartenance à quelque groupe d’opinion que ce soit. La littérature sur le sujet est très importante, il appartient à chacun d’aller au-delà de ce qu’il pourra découvrir ici, (ce document ne prétend pas être exhaustif), pour se fonder sa propre opinion. Zen
Meurtre du Préfet Erignac, le 06 février 1998 à 21h05 Le 6 février 1998, le préfet Erignac se rend au théâtre « le Kallisté » à Ajaccio pour suivre un concert de musique classique. L’article paru dans la presse indique, par erreur, que le concert se tiendra à 20h30. L’organisateur du concert à prévenu Mr Erignac que l’horaire réel est 21h00. La victime dépose sa femme et fait le tour du pâté de maisons pour garer son véhicule, avant de remonter la rue du théatre, ou il croise ses assassins qui ne lui laisse aucune chance.
La Corse, choquée, vient de basculer dans une violence inédite que les Corses dans leur grande majorité condamnent immédiatement. Des manifestations s’organisent pour indiquer l’indignation de la population. Plus de 40 000 personnes descendent dans la rue et soutiennent la mémoire du Préfet Erignac lâchement assassiné.
Cet assassinat est l’œuvre de nationalistes qui forment un groupe anonyme (qui n’a pas de nom), qui se situe en marge du mouvement clandestin dit du FLNC Canal historique. Ils entendaient créer un électrochoc au sein du mouvement divisé, afin de le ressouder.
Avant d’aborder l’affaire Colonna, désigné par le groupe comme l’assassin du Préfet Erignac, il est nécessaire de connaitre quelques éléments qui précèdent le meurtre.
Le mouvement nationaliste est divisé en deux grands groupes, le FLNC canal Habituel qui a renoncé à ses activités clandestines et le Canal Historique qui est peu ou prou dirigé par deux chefs qui se détestent (François Santoni au Sud et Charles Pieri au nord). François Santoni (qui se dit proche de Pasqua) est en prison, il dialogue avec le pouvoir, et espère être libéré sous peu.
Ce groupe (des anonyme) revendique deux attentats à l’explosif : Le 04 septembre 1997 attentat à l’explosif à Strasbourg contre les bâtiments de l’ENA, le 05 septembre 1997, attaque de la gendarmerie de Pietrosella ou le groupe neutralise deux gendarmes avant de faire sauter la gendarmerie. Deux armes sont dérobées aux gendarmes, dont une servira, quelques mois plus tard, à tuer le Préfet Erignac.
L’attentat de la gendarmerie est revendiqué deux fois, une première par les auteurs, une seconde par un groupe qui souhaite discréditer Marcel Lorenzoni (on lui prête d’avoir voulu prendre la place de Santoni). Ce deuxième communiqué est attribué aux amis de François Santoni qui, dans sa cellule, est fou furieux que certains se permettent de continuer la violence alors qu’il pensait obtenir une libération conditionnelle.Le 21 janvier 1998, quinze jours avant l’assassinat du Préfet Erignac, un étrange communiqué est envoyé au journal Libération. Il émane d’un mystérieux groupe Sampieru qui dit se désolidariser par avance des actions projetées à l’encontre des plus hautes instances de l’état colonial.
Le préfet Bonnet (successeur du Préfet Erignac) s’interrogera d’ailleurs en indiquant : « Pourquoi les menaces contenues dans le communiqué du groupe Sampieru du 21 janvier 1998 ont-elles été dissimulées à Claude Erignac? »
Ainsi donc, quelque chose d’important était en préparation.. On peut dès lors, légitimement se demander pourquoi le Préfet Erignac ne disposait pas de protection, même discrète ?
Le 06 février 1998, à 21h05, le Préfet Erignac est abattu de trois balles dans la nuque alors qu’il se rend au concert de musique classique, au théatre Kalisté, organisé par l’association dirigée par Mr Colombani.
Le commissaire Dragacci chef de la PJ à ajaccio est immédiatement informé. Il se rend sur les lieux ou la police a délimité la zone. Fin connaisseurs des affaires Corses il devine que c’est le fait d’un groupe de nationaliste. Sa connaissance aigue de la Corse et de ses tourments, n’empêchent pas de commettre la première erreur dans cette enquête, le nettoyage de la scène du crime à grande eau, qui rend impossible l’analyse de la scène par la police scientifique dépêchée le lendemain de Paris.
Pour comprendre ce qui va suivre, il faut savoir que durant les années 85-98, le pouvoir (de tout bords, droite et gauche confondus) a négocié (et renégocié) en secret avec les nationalistes. Ce qui en soit peut se comprendre.. La ou le bas blesse, c’est que les pouvoirs successifs ont systématiquement négocié avec une seule frange (pas toujours la même) en lui assurant une forme d’impunité de nature à ouvrir la chasse à l’homme (mortelle) contre la frange adverse. Ces négociations ont eu des effets désastreux a bien des égards (assassinats dans la frange délaissée), délitement de la justice, de la police (DNAT et Justice anti-terroriste inclues). Dossiers enterrés, élargissement de prévenus sur ordre du pouvoir.. Bref, les uns se faisant tirer comme des lapins, les autres se sentant invincibles (durant le temps limité de leur acoquinement avec le pouvoir) narguaient les autorités. Vous n’imaginez pas à quel point l’intensité des rancœurs a pu faire dérailler le système d’une part, les nationalistes délaissés (tour à tour) de l’autre.
Selon notre analyse, le meurtre du préfet Erignac a ouvert une fenêtre inédite, celle du temps de l’action. La justice Anti-terroriste et la DNAT se sont vus offrir les pleins pouvoirs sur un plateau. De leur point de vue, le temps de la vengeance, le temps d’effacer toutes les humiliations imposées par le politique était enfin arrivé. Appuyés par tous les services de l’état, ils ont pu régler leurs comptes avec tous ceux qui les avaient humiliés. La fameuse piste agricole a permis de taper sur tous les anciens « copains » des pouvoirs successifs.. L’affaire Erignac devenait quasi secondaire. Régler ses comptes avant d’aborder le véritable problème.
Le retournement de situation est l’affaire des paillotes le 23 avril 1999 (Cf Préfet Bonnet). Afin d’étouffer cette affaire d’état, le temps du résultat était arrivé. La DNAT et la 14ème chambre ont alors utilisé les renseignements fournis par d’autres nationalistes (via le Préfet bonnet), qu’ils avaient depuis des mois (mi 1998) pour recentrer autour du commando dit des anonymes. Le temps n’était plus à l’enquête mais au résultat.Cet empressement soudain a figé l’enquête et les investigations. La justice tenait ses coupables. Inutile d’aller chercher plus loin. La vérité serait cette vérité.Les 21 et 22 mai 1999, la DNAT arrête Didier Maranelli, Pierre Alessandri, Alain Ferrandi, Marcel Istria ainsi que les épouses et concubines des trois premiers.Les membres du commando ont été repérés à l'aide de leurs téléphones portables. Dans la nuit du 22 au 23 mai, Didier Maranelli, confirmant les déclarations de sa compagne, livre les noms de trois autres membres du commando et désigne Yvan Colonna comme le tueur du préfet. Ferrandi admet avoir été avec des membres du commando le soir des faits. Alessandri décrit comment s'est déroulé le meurtre, exposant le rôle de tous les protagonistes. Le 23 au matin les policiers interpellent Joseph Versini et Martin Ottaviani, Le 22 mai 1999, le quotidien Le Monde daté du 23 mai indique que d’autres personnes proches du groupe n’auraient pas été inquiétées et cite Joseph Caviglioli et ses deux beaux frères Yvan et Stéphane Colonna. Sollicités par des journalistes de TF1, ces trois personnes désignées par le quotidien acceptent de donner une interview télévisée le 22 mai au soir. Ottaviani, le chauffeur, confirme en garde à vue la présence des trois acolytes (Alessandri, Ferrandi et Colonna) sur les lieux de l'assassinat. Les avocats de la défense démonterons d’ailleurs que le PV de garde à vue de martin Ottaviani est un copié Collé d’un autre PV.Cf plaidoirie de Me Eric Dupont-Morretti (3ème procès – 2011)
Le 6 février 1998, le préfet Erignac se rend au théâtre « le Kallisté » à Ajaccio pour suivre un concert de musique classique. L’article paru dans la presse indique, par erreur, que le concert se tiendra à 20h30. L’organisateur du concert à prévenu Mr Erignac que l’horaire réel est 21h00. La victime dépose sa femme et fait le tour du pâté de maisons pour garer son véhicule, avant de remonter la rue du théatre, ou il croise ses assassins qui ne lui laisse aucune chance.
La Corse, choquée, vient de basculer dans une violence inédite que les Corses dans leur grande majorité condamnent immédiatement. Des manifestations s’organisent pour indiquer l’indignation de la population. Plus de 40 000 personnes descendent dans la rue et soutiennent la mémoire du Préfet Erignac lâchement assassiné.
Cet assassinat est l’œuvre de nationalistes qui forment un groupe anonyme (qui n’a pas de nom), qui se situe en marge du mouvement clandestin dit du FLNC Canal historique. Ils entendaient créer un électrochoc au sein du mouvement divisé, afin de le ressouder.
Avant d’aborder l’affaire Colonna, désigné par le groupe comme l’assassin du Préfet Erignac, il est nécessaire de connaitre quelques éléments qui précèdent le meurtre.
Le mouvement nationaliste est divisé en deux grands groupes, le FLNC canal Habituel qui a renoncé à ses activités clandestines et le Canal Historique qui est peu ou prou dirigé par deux chefs qui se détestent (François Santoni au Sud et Charles Pieri au nord). François Santoni (qui se dit proche de Pasqua) est en prison, il dialogue avec le pouvoir, et espère être libéré sous peu.
Ce groupe (des anonyme) revendique deux attentats à l’explosif : Le 04 septembre 1997 attentat à l’explosif à Strasbourg contre les bâtiments de l’ENA, le 05 septembre 1997, attaque de la gendarmerie de Pietrosella ou le groupe neutralise deux gendarmes avant de faire sauter la gendarmerie. Deux armes sont dérobées aux gendarmes, dont une servira, quelques mois plus tard, à tuer le Préfet Erignac.
L’attentat de la gendarmerie est revendiqué deux fois, une première par les auteurs, une seconde par un groupe qui souhaite discréditer Marcel Lorenzoni (on lui prête d’avoir voulu prendre la place de Santoni). Ce deuxième communiqué est attribué aux amis de François Santoni qui, dans sa cellule, est fou furieux que certains se permettent de continuer la violence alors qu’il pensait obtenir une libération conditionnelle.
Le 21 janvier 1998, quinze jours avant l’assassinat du Préfet Erignac, un étrange communiqué est envoyé au journal Libération. Il émane d’un mystérieux groupe Sampieru qui dit se désolidariser par avance des actions projetées à l’encontre des plus hautes instances de l’état colonial.
Le préfet Bonnet (successeur du Préfet Erignac) s’interrogera d’ailleurs en indiquant : « Pourquoi les menaces contenues dans le communiqué du groupe Sampieru du 21 janvier 1998 ont-elles été dissimulées à Claude Erignac? »
Ainsi donc, quelque chose d’important était en préparation..
On peut dès lors, légitimement se demander pourquoi le Préfet Erignac ne disposait pas de protection, même discrète ?
Le 06 février 1998, à 21h05, le Préfet Erignac est abattu de trois balles dans la nuque alors qu’il se rend au concert de musique classique, au théatre Kalisté, organisé par l’association dirigée par Mr Colombani.
Le commissaire Dragacci chef de la PJ à ajaccio est immédiatement informé. Il se rend sur les lieux ou la police a délimité la zone. Fin connaisseurs des affaires Corses il devine que c’est le fait d’un groupe de nationaliste. Sa connaissance aigue de la Corse et de ses tourments, n’empêchent pas de commettre la première erreur dans cette enquête, le nettoyage de la scène du crime à grande eau, qui rend impossible l’analyse de la scène par la police scientifique dépêchée le lendemain de Paris.
Pour comprendre ce qui va suivre, il faut savoir que durant les années 85-98, le pouvoir (de tout bords, droite et gauche confondus) a négocié (et renégocié) en secret avec les nationalistes. Ce qui en soit peut se comprendre.. La ou le bas blesse, c’est que les pouvoirs successifs ont systématiquement négocié avec une seule frange (pas toujours la même) en lui assurant une forme d’impunité de nature à ouvrir la chasse à l’homme (mortelle) contre la frange adverse. Ces négociations ont eu des effets désastreux a bien des égards (assassinats dans la frange délaissée), délitement de la justice, de la police (DNAT et Justice anti-terroriste inclues). Dossiers enterrés, élargissement de prévenus sur ordre du pouvoir.. Bref, les uns se faisant tirer comme des lapins, les autres se sentant invincibles (durant le temps limité de leur acoquinement avec le pouvoir) narguaient les autorités. Vous n’imaginez pas à quel point l’intensité des rancœurs a pu faire dérailler le système d’une part, les nationalistes délaissés (tour à tour) de l’autre.
Selon notre analyse, le meurtre du préfet Erignac a ouvert une fenêtre inédite, celle du temps de l’action. La justice Anti-terroriste et la DNAT se sont vus offrir les pleins pouvoirs sur un plateau. De leur point de vue, le temps de la vengeance, le temps d’effacer toutes les humiliations imposées par le politique était enfin arrivé. Appuyés par tous les services de l’état, ils ont pu régler leurs comptes avec tous ceux qui les avaient humiliés. La fameuse piste agricole a permis de taper sur tous les anciens « copains » des pouvoirs successifs.. L’affaire Erignac devenait quasi secondaire. Régler ses comptes avant d’aborder le véritable problème.
Le retournement de situation est l’affaire des paillotes le 23 avril 1999 (Cf Préfet Bonnet). Afin d’étouffer cette affaire d’état, le temps du résultat était arrivé. La DNAT et la 14ème chambre ont alors utilisé les renseignements fournis par d’autres nationalistes (via le Préfet bonnet), qu’ils avaient depuis des mois (mi 1998) pour recentrer autour du commando dit des anonymes. Le temps n’était plus à l’enquête mais au résultat.
Cet empressement soudain a figé l’enquête et les investigations. La justice tenait ses coupables. Inutile d’aller chercher plus loin. La vérité serait cette vérité.
Les 21 et 22 mai 1999, la DNAT arrête Didier Maranelli, Pierre Alessandri, Alain Ferrandi, Marcel Istria ainsi que les épouses et concubines des trois premiers.
Les membres du commando ont été repérés à l'aide de leurs téléphones portables. Dans la nuit du 22 au 23 mai, Didier Maranelli, confirmant les déclarations de sa compagne, livre les noms de trois autres membres du commando et désigne Yvan Colonna comme le tueur du préfet. Ferrandi admet avoir été avec des membres du commando le soir des faits. Alessandri décrit comment s'est déroulé le meurtre, exposant le rôle de tous les protagonistes. Le 23 au matin les policiers interpellent Joseph Versini et Martin Ottaviani,
Le 22 mai 1999, le quotidien Le Monde daté du 23 mai indique que d’autres personnes proches du groupe n’auraient pas été inquiétées et cite Joseph Caviglioli et ses deux beaux frères Yvan et Stéphane Colonna. Sollicités par des journalistes de TF1, ces trois personnes désignées par le quotidien acceptent de donner une interview télévisée le 22 mai au soir.
Ottaviani, le chauffeur, confirme en garde à vue la présence des trois acolytes (Alessandri, Ferrandi et Colonna) sur les lieux de l'assassinat. Les avocats de la défense démonterons d’ailleurs que le PV de garde à vue de martin Ottaviani est un copié Collé d’un autre PV.
Cf plaidoirie de Me Eric Dupont-Morretti (3ème procès – 2011)
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